Je reviens d’une longue marche au bord de la mer gaspésienne, au lever du jour, sans aucune présence humaine.

Quel cadeau pour revenir vers soi, ici, maintenant, dans l’instant présent. J’observais la marée montante et j’écoutais ce chant bienfaisant du roulis des vagues sur la grève et une phrase est revenue dans ma mémoire exprimée par Nicole Bordeleau lors d’une conférence. À la question d’une dame du public : « Mme Bordeleau, à ce jour, pouvez-vous nous dire en une phrase ce que la vie vous a appris ? » Rien de moins comme question! L’autre conférencier, philosophe bien connu, n’a pas su quoi répondre, pris au dépourvu ! Alors, Nicole ferma les yeux, se recentrant au cœur d’elle-même. En toute simplicité, mais avec quelle présence, elle nous dit : «Tout passe !» Cela et simplement ça! Ayant pris connaissance par ses livres des grands défis qu’elle a eus à relever dans sa vie, ses mots portaient le poids et la valeur d’un vécu intégré et non uniquement théorique.

Les marées qui se succèdent nous rappellent cela. D’ailleurs, tout dans la nature est rythmé. Il n’y a que les Humains dissociés de leur nature et de la Nature qui se pensent au-dessus de ces rythmes voulant trop souvent les contrôler. Quelles souffrances nous entretenons par cette coupure…!

Accepter ce qui est, ce qui vient, tout en revenant au centre de notre Être.

Mais comment accéder à ce centre ? Quel est-il ? Où est-il? Ce qui est certain, pour avoir l’opportunité d’y revenir pendant les tempêtes de nos vies, il faut déjà en connaître le chemin!

C’est dans les moments de paix relative et de calme que je peux découvrir plus facilement ce centre et le chemin qui m’y conduit. Lorsque je choisis de faire une marche consciente, du jogging, du yoga ou de la création, je m’habite davantage. Je sors de ma tête pour faire un avec l’action, je prends davantage conscience de mon corps. De plus, en choisissant d’ajouter la pratique régulière de la relaxation dirigée ou de la méditation, je fais croître cet espace de quiétude en moi et j’ai le goût d’y revenir! La constance et la répétition m’aident à faire grandir ce silence intérieur.

Quand la tempête surviendra, car il y en a toujours, je retrouverai de plus en plus rapidement et aisément le chemin vers la maison, vers le cœur de mon Être.

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